Témoin d’un accident: le bon comportement

Vous voilà témoin d’un accident de la route, juste à côté de vous. Quel comportement adopter? Nous vous expliquons ce qui est légalement correct, comment ne pas franchir certaines limites, et enfin de quelle manière aider les forces de l’ordre.

© Image générée avec ChatGPT

Imaginons un scénario assez classique. Vous circulez en voiture sur l’autoroute afin de vous rendre au travail. Le trafic est dense. Alors que vous vous trouvez sur la voie de dépassement, le véhicule devant vous essaie de se rabattre sur la droite. Seulement, il n’a pas vu la voiture qui s’y trouve déjà. Une collision se produit, les deux véhicules partent en embardée, et l’un finit même sa course sur le toit, en bord de route. Pulsations à 190. Vous avez eu le temps de ralentir, d’éviter l’accident, et la voie est libre devant vous, mais que faire?

La sécurité avant tout

Dans ce cas précis, il convient en premier lieu de ne pas se mettre soi-même en danger, insiste Markus Haldemann, chef circulation à la Police cantonale bernoise: «La priorité absolue est la sécurité, à la fois la vôtre et celle des autres usagères et usagers de la route. La première chose à faire est de s’arrêter en dehors de la zone de danger, d’allumer les feux de détresse, d’enfiler un gilet de sécurité et de s’assurer d’avoir une bonne vue d’ensemble. Ensuite, il faut sécuriser le lieu de l’accident et, le cas échéant, apporter les premiers secours. Enfin, alerter les services de secours. Le plus important est de garder son calme et d’assurer d’abord sa propre sécurité avant d’agir».

Aider les forces de l’ordre

Il est également précieux pour la police de pouvoir reconstituer les événements grâce aux témoignages des personnes ayant assisté aux faits: «Lors d’un accident, les versions des parties directement concernées sont souvent diamétralement opposées, d’où l’importance d’un récit neutre. En plus des mesures d’enquête que nous prenons en cas d’accidents, les témoignages peuvent nous aider à éclaircir les circonstances, voire même peut-être à disculper une personne», explique le spécialiste de la circulation. Par ailleurs, «s’il n’est pas possible de s’arrêter ou d’attendre les forces de l’ordre, il est toujours possible de nous contacter ensuite par téléphone, via nos numéros d’urgence, soit le 112 ou le 117, ou encore en s’annonçant à un poste de police», conclut Markus Haldemann.

Ce que dit la loi

Du point de vue des prescriptions légales, c’est principalement la Loi sur la circulation routière (LCR) et l’article 51 qui règlent le bon comportement à adopter en cas d’accident. «La plupart des obligations concernent les personnes impliquées dans l’accident», commence par préciser Ariane Kammer, cheffe-remplaçante de la division droit de la Police cantonale bernoise. «Pour ce qui est des personnes non impliquées dans l’accident, elles n’ont en règle générale pas l’obligation légale de rester sur les lieux et de participer à la constatation des faits», souligne-t-elle. Sauf dans certains cas particuliers.

Exceptions en cas de blessés

Le fait qu’il y ait ou non des blessés dans l’accident change la donne, comme le précise Ariane Kammer: «Lors d’accidents avec blessés, l’obligation d’assistance s’applique alors également aux personnes non impliquées, dans la mesure où cela peut être raisonnablement exigé d’elles». Par «personnes non impliquées», on entend par exemple les témoins ou les personnes qui arrivent ultérieurement sur les lieux. Dès lors, comment prêter assistance? «Il peut s’agir d’appeler une ambulance ou la police, de prodiguer les premiers soins, de transporter les blessés, ou encore de sécuriser la circulation», ajoute la juriste. Reste à savoir ce que l’on risque si ces prescriptions sont ignorées.

De l’amende à l’emprisonnement

Ceci est également réglé dans la LCR à l’article 92. «Celui qui omet de prêter assistance peut se rendre coupable d’un comportement contraire à ses devoirs en cas d’accident», explique Arianne Kammer. Selon la gravité des faits, la justice prévoit des peines proportionnées: une contravention assortie d’une amende (article 92 LCR), ou, dans les cas graves impliquant un danger de mort imminent, une condamnation pour «omission de prêter secours». Dans ce contexte, l’article 128 du Code pénal prévoit une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement ou une amende.

Les accidents ne surviennent pas seulement spontanément; malheureusement, ils sont souvent précédés de comportements inadéquats. Dans notre article de blog, vous trouvez des conseils pratiques et des réponses à vos questions sur le bon comportement à adopter sur la route.

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