Dans le collimateur d’une harceleuse – Aperçu et possibilités d’action du point de vue de la police
Après un entretien instructif avec une victime de stalking, j’ai saisi l’occasion de discuter avec un expert de la Police judiciaire de la Police cantonale bernoise. Les conclusions de cette discussion avec mon collègue mettent en lumière les différentes facettes du harcèlement et les défis auxquels les victimes en particulier, mais aussi les autorités, doivent faire face.

Dans la première partie de cette série du blog, une victime de stalking relatait son histoire – un exemple parlant du fardeau que peut représenter une telle situation. Mais pourquoi de nombreuses personnes touchées ont-elles autant de peine à se défendre assez tôt? «Il est étonnant de constater combien de personnes acceptent de tolérer de tels comportements de harcèlement permanent et parfois même de menaces pendant de longues périodes», explique mon collègue. D’après lui, le problème est que le stalking comporte de multiples facettes. Il est donc essentiel de reconnaître qu’il s’agit de stalking. «Il faut appeler un chat un chat. Aussi longtemps que le stalking n’est pas reconnu comme tel, il est difficile d’agir de manière efficace.»
On parle de stalking lorsqu’une personne harcèle ou poursuit une autre personne de manière répétée et insistante, de sorte que cette dernière a peur et se sent menacée. «À partir du moment où une personne doit modifier ses habitudes quotidiennes en raison de la peur et du harcèlement répété, il s’agit de stalking.»
Et de souligner que n’importe qui pourrait être touché. «Il s’agit souvent de cas où la personne qui exerce le harcèlement n’accepte pas la fin d’une relation. Mais il arrive aussi que de simples connaissances, collègues de travail ou même des inconnus soient des harceleurs ou harceleuses», ajoute-t-il. Dans son travail, il constate souvent des caractéristiques récurrentes chez les personnes qui exercent du stalking: troubles de la personnalité ou psychotiques, blessures d’ego, peur de perdre son honneur, faible estime de soi, manque d’empathie ou contexte familial difficile comme une figure parentale absente ou problématique. Les harceleurs ou harceleuses persécutent leurs victimes de différentes manières: Ils diffusent des idées délirantes et des contenus diffamatoires sur leurs victimes dans les réseaux sociaux, font des approches non sollicitées, laissent des cadeaux dans les boîtes aux lettres et écrivent des lettres ou commettent des dommages matériels tels que des pneus crevés et des incendies mineurs. «Les importuns ou personnes rejetant l’État qui persistent à harceler et intimider les collaboratrices et collaborateurs des autorités provoquent aussi une sensation menaçante de stalking chez les personnes concernées. Même s’il s’agit d’un autre phénomène, ce type de comportement présente aussi des caractéristiques propres au stalking.»
Venir à bout du stalking
Le stalking a un impact majeur sur la santé émotionnelle, psychique et physique des victimes. C’est pourquoi il est important de prendre le phénomène au sérieux et de chercher de l’aide assez tôt. Il existe différentes possibilités de soutien, p. ex. des centres de conseil, une représentation légale ou la police. «Idéalement, on va rassembler autant d’informations que possible de ces services, afin de trouver une solution adéquate. D’après mon collègue, tous ces services ont le même but: encourager les personnes touchées et les soutenir. «Nous voulons permettre aux personnes touchées de reprendre leur vie en main.» La police discute des aspects juridiques et des approches possibles avec les victimes. Elle évalue également le danger potentiel. «Je recommande aussi d’envisager un soutien psychologique pour surmonter les effets du harcèlement sur son propre mental.» Le plus important est que les personnes touchées n’hésitent pas à demander de l’aide et à se défendre contre le tort qui leur est fait.
Êtes-vous victime de stalking?
- En cas d’urgence, appelez le 112 (dans toute l’Europe) ou le 117
- Demandez conseil à un service spécialisé, p.ex. le service de conseil en cas de stalking et de violence domestique de la ville de Berne (Fachstelle Stalking und Häusliche Gewalt der Stadt Bern) ou le Centre LAVI Berne.
- Rompez entièrement le contact avec la personne qui exerce le harcèlement et évitez tout contact avec elle. Faites part de la situation à toutes les personnes de votre entourage, afin qu’elles n’entrent pas en contact avec l’auteur/e.
- N’acceptez aucun cadeau et refusez toute marchandise que vous n’avez pas commandée vous-même.
- Les questions de divorce ou de garde d’enfants ne doivent être réglées que par des médiateurs.
- Conservez tous les messages, courriels, photos et autres preuves. Documentez avec précision et de manière systématique tous les actes de harcèlement.
- Déposez plainte à la police. Même si à l’heure actuelle, le stalking ne constitue pas une infraction spécifique en soi, certains éléments comme les injures (CP art. 177), les menaces (CP art. 180), la calomnie (CP art. 174), la contrainte (CP art. 181) ou la pornographie (CP art. 197) sont effectivement punissables.
- Demandez un avis juridique pour comprendre les étapes nécessaires et obtenir une assistance professionnelle tout au long du processus.
- Protégez-vous aussi dans votre environnement numérique et gardez le contrôle de vos appareils et de vos comptes. La checklist suivante vous y aidera:
- Envisagez de l’aide professionnelle, afin de gérer les aspects émotionnels et psychologiques.
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