Crimes de haine: quand la haine devient une infraction pénale
La haine a de multiples visages. Et souvent, elle devient une infraction pénale. Les crimes de haine ciblent des personnes en raison de leur origine, de leur religion, de leur orientation sexuelle ou d’autres caractéristiques. Il est important de ne pas détourner le regard, d’agir et de dire non à la haine.

Sara est en retard. Dans quinze minutes, elle doit être devant sa classe pour donner cours. Elle sort en vitesse de son appartement et se dirige vers l’arrêt de tram. À peine y arrive-t-elle qu’un homme lui crie à la figure: «Disparais, rentre dans ton pays!», avant de l’insulter copieusement. Sara est née et a fait ses études en Suisse et elle enseigne dans une école du centre-ville. Mais là, une seule chose compte pour cet homme: la couleur de sa peau. La jeune femme se sent mal, à la fois en colère et blessée. Un sentiment qui va lui peser toute la journée.
Les crimes de haine visent des personnes en raison de leur origine, de leur religion, de leur orientation sexuelle ou d’autres caractéristiques. Non seulement ils sont blessants pour celles et ceux qui les subissent, mais ils mettent en danger le vivre-ensemble dans notre société. Un crime de haine n’est pas une simple infraction pénale; c’est un acte qui répand la peur et l’insécurité. La Police cantonale bernoise se mobilise pour agir contre les crimes de haine. Vous pouvez en faire autant!
Qu’est-ce qu’un crime de haine?
Le crime de haine est une infraction pénale motivée par la haine ou par des préjugés à l’encontre de groupes déterminés. Il revêt de multiples formes, allant des insultes et des menaces orales aux agressions physiques en passant par le taguage de symboles discriminatoires ou extrémistes sur les biens d’autrui.
Les crimes de haine se manifestent aussi dans l’espace numérique. On pense par exemple au cyberharcèlement à contenu raciste ou homophobe. Ces agressions en ligne peuvent aussi prendre la forme d’insultes ou de menaces haineuses. Les personnes qui en sont à l’origine ne choisissent pas leurs victimes au hasard, mais en raison d’une caractéristique précise qui relie la victime à un groupe.
Victime ou témoin: que pouvez-vous faire?
- Vous avez besoin d’un secours immédiat, vous êtes témoin d’un acte de violence? Appelez le 112.
- Documentez l’incident: notez le lieu, l’heure et les personnes impliquées; si l’incident se produit en ligne, faites-des photos ou des captures d’écran.
- C’est votre droit de porter plainte auprès de la police ou du ministère public. Même s’il n’y a eu «que» des mots, porter plainte peut amener la personne auteure à répondre de ses actes.
- Faites-vous aider: des centres de consultation peuvent vous apporter un soutien, que ce soit psychologique ou juridique.
Les bases légales en Suisse
Au regard du droit suisse, le crime de haine se compose de deux éléments: une infraction pénale et un mobile de haine.
Le mobile de haine découle très souvent d’une violation de la norme pénale antidiscriminatoire (art. 261bis du Code pénal). Cette norme réprime la discrimination fondée sur l’appartenance raciale, ethnique ou religieuse ou sur l’orientation sexuelle ainsi que l’incitation à la haine. Mais la haine peut aussi être le mobile d’insultes, de menaces, d’actes de contrainte, de délits de violence et de dommages à la propriété.
Le mobile de la haine est pris en compte pour fixer la peine. Les infractions commises dans ce contexte sont réprimées plus lourdement.
La Police cantonale enregistre dans sa statistique toutes les infractions pénales motivées par la haine. Cela permet de mettre en évidence l’ampleur de ce phénomène tout en améliorant les données à la base des mesures de prévention.

Ensemble contre les crimes de haine
Les crimes de haine sont l’affaire de tous. Plus il y a de gens qui savent de quoi il s’agit, plus la lutte contre ce phénomène est efficace. La sensibilisation commence dans la vie quotidienne. Surveillez votre langage et intervenez lorsque vous observez des manifestations de haine dans votre entourage. Restez vigilants et faites preuve de courage.
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